Pour changer sa vision du monde, faudrait-il donc changer sa propre histoire ? Impossible. Ce qu’il est possible de changer en revanche, c’est son regard sur soi.
S’en souvenir au quotidien, c’est être celui qui dit « je » et s’approprie ce qu’il vit sans en renvoyer la responsabilité sur les autres. C’est être lucide et responsable : vaste programme !
« La responsabilité c’est l’esprit de grandeur » écrivait Winston Churchill.
Et bien avant lui, Socrate conseillait : « Connais-toi toi même ».
Une injonction reprise par la devise latine des alchimistes : V.I.T.R.I.O.L, acronyme de « Visita interiora terrae, rectificandoque, invenies occultum lapidem » (Visite l’intérieur de la Terre, et en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée).
Cette maxime concerne autant la recherche de la pierre philosophale que celle que l’homme doit conduire à l’intérieur de lui mais elle ne précise pas ce qu’il faut chercher. Elle invite seulement à une visite avec un regard curieux et accueillant qui explore sans juger et permet d’être en position d’apprendre et de recevoir.
C’est un travail difficile à mener dès lors que chacun découvre que le principal responsable de ce qu’il vit, c’est lui-même. Cette responsabilité n’est pas culpabilisante si elle est faite avec un regard sur soi authentique et bienveillant.
Les neurosciences se sont intéressées à cette qualité d’observation à l’intérieur de soi, découvrant qu’elle active le cortex préfrontal, une partie du cerveau qui permet d’être moins automatique dans les réponses aux stimulations de l’environnement.
Cette observation sans jugement renforce l’estime de soi et, par là même, nous aide à mieux nous comprendre et à mieux comprendre les autres.
Aller vers soi, afin de se connaître et d’accepter la responsabilité de ce que nous sommes, permet de redécouvrir le monde avec un autre regard. Ainsi la relation à soi et aux autres acquièrent une dimension nouvelle.
Samy Kallel 31 juillet 2016
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